samedi 30 août 2014

de Sorloc à l'ïle Dumet

Samedi 30 août 2014
Au Croisic BM 14h22 PM 20h02
O 3B virant ONO

 Martine, Françoise, Agnès, Céline
Hervé, Franck, Philippe, Michel, Alain, Eric, Christian



Aujourd’hui, j’ai la lourde mission d’écrire le compte rendu ! une première ! mais la sortie d’aujourd’hui fut aussi pleine de « première » pour moi alors une de plus ou une moins, je suis ravie de pouvoir jouer des doigts sur le clavier pour narrer nos aventures maritimes !... d’autant que c’est quand même beaucoup plus facile que de pagayer pendant des heures !
Grâce à une organisation sans faille d’Hervé, nous avons fait ce samedi une balade à la journée. Rendez-vous à 8h30 au club, destination : l’île Dumet.
Au point d’embarquement, sur la plage au nord de la point de Sorloc, Hervé, Françoise et Alain nous attendaient. Nous avons mis à l’eau vers 9h45… c’est qu’il a fallu un peu plus de temps que prévu pour amener les bateaux car malgré un accès voiture, notre chauffeur de remorque s’est garé un peu loin … sans doute dans un esprit d’échauffement collectif des bras ... ce qui a bien fonctionné d’ailleurs.
Dès notre sortie, et alors que nous voyons l’ile droit devant, nous filons sur la droite … explication prise auprès d’Hervé à notre première pause : nous allons faire une boucle pour allonger le bord du matin … et puis aussi nous allons aller chercher plus haut le courant de la Vilaine qui devrait nous porter tout seul vers l’île … mais à présent, comme cette sortie, bien que la première à la journée, était ma 5e avec le groupe, je commence à comprendre … qu’il faut savoir lire entre les lignes !
Exemples sur quelques sorties passées :
-             -  au retour nous aurons le vent arrière et ça ira tout seul 
    ce qui s’est vraiment passé : au retour, avec la marée qui a changé de sens, nous avons eu à nouveau le vent de face
-             -  après la pointe, il y a moins de vague :
   ce qui s’est vraiment passé : on m’a annoncé cela bien avant la pointe … du coup, j’avais jamais l’impression de sortir des vagues qui allaient dans tous les sens
-             -  nous allons nous faire porter par le courant de la Vilaine
ce qui s’est passé vraiment : je n’ai pas trouvé le courant … il y en avait vraiment un ???

Bref, nous voilà donc partis en longeant la côte pour rejoindre les eaux territoriales du Morbihan … le groupe s’étale alors un peu mais pas tant que ça sur cette première partie.
Ensuite, nous prenons la courbe pour tenir enfin le cap sur l’île. Christian me rassure : ne t’inquiète pas, elle te parait très loin comme ça mais en fait, c’est un effet d’optique. A un moment, tu vas soudain la voir super grande et on sera tout près… D’accord, alors je m’accroche mais tout en sérénité …  je cherche à travailler mon mouvement de pagaie... mais bon, pas toujours évident de contrôler en même temps les bras, le mouvement de la pagaie, je pousse sur mes cales pieds en synchronisation, il faut tourner sur les épaules et ne pas tirer sur les bras, il faut planter sa pagaie au niveau de ses pieds… et bien sûr en même temps, il faut tenir le cap … gîter ou bien pagayer en grand cercle pour remettre le bateau dans le cap … c’est beaucoup d’informations et d’actions et au bout d’un moment, l’écart entre moi et le groupe s’agrandi. Mais je ne suis pas inquiète, je continue à m’appliquer au mieux et je profite de ces sensations que j’adore sitôt que je suis sur l’eau : le bateau qui monte et qui descend sous moi, le splash qu’il fait lorsqu’il retombe après une vague un peu plus grosse, le goût de la mer sur mes lèvres, l’odeur maritime dans l’air… et j’observe la côte qui défile à droite et à gauche … et je garde le cap …
Réjouissance : devant moi le groupe se rassemble pour une petite pause ! un petit coup et zou c’est reparti ! et oui, c’est ça d’arriver bonne dernière, la pause est toujours plus raccourcie ! mais c’est égal ! je redémarre à mon rythme. Eric vient pagayer à ma hauteur et, galant pagayeur, il me prête sa pagaie !! et là, soudain ! c’est magique … j’ai l’impression de ne plus avoir d’altères au bout des bras mais un instrument de musique, léger, doux et malléable ! je me sens à nouveau pleine d’une énergie nouvelle et je comprends beaucoup mieux pourquoi tous les autres ont des pagaies perso !!! ça sera sans doute mon prochain investissement à très très brève échéance.
Enfin, nous accostons sur la plage nord-est de l’île …. Plus à l’abri aujourd’hui que celle de l’anse de Port-Manès… les premiers sont déjà à l’eau … nous y allons aussi mais elle est quand même un peu fraîche et nous n’y restons que très peu de temps.
C’est l’heure du pique-nique ! un moment très attendu par certains d’entre nous ! j’en reviens pas de toutes les victuailles amenés par mes compagnons de kayak … je ne pensais pas que les kayaks pouvaient être autant chargés mais en fait si ! et encore, là on est parti qu’à la journée ! Le repas débute et continu avec les récits des autres sorties … un des sujets de conversation favoris du groupe d’ailleurs … les sorties passées et celles à venir !  en même temps, c’est bien ce qui soude et tient si fort le groupe.
Après nos agapes, alors que certains s’octroient un brin de sieste et de lézardage de fin d’été, Céline et moi débutons le tour de l’île. Nous sommes rejointes par Franck et Hervé qui commencent à nous raconter l’île et les autres îles que l’on distingue au loin : l’île d’Houat et l’île d’Hoëdic… toutes les deux bretonnes et hôtesses de sorties en bivouac passées. Céline et moi en sommes quittes pour des nouveaux récits et aussi des espoirs qu’elles seront un jour programmée avec nous aussi.
De manière tout à fait innocente, je demande si le tour de l’île est prévu dans la balade : bien sûr s’exclame Hervé ! en même temps, c’est sûr, on ne peut pas venir sur une île et ne pas en faire le tour ! d’autant qu’à pied, le tour, on ne peut plus le faire à présent que le Conservatoire du Littoral a mis en défend une bonne moitié de l’île pour éviter les piétinements trop importants et dégradants sur le couvert végétal.
De retour au campement, nous prenons encore un peu de temps pour profiter du soleil et certains en profitent pour faire un petit somme réparateur.
Enfin, à 14h nous reprenons la mer et nous commençons par le tour de l’île. Côté large, les vagues claquent contre les rochers mais nous faisons quand même un peu de rase cailloux… enfin, en prenant beaucoup plus de précaution que lors de notre dernière sortie sur cette thématique puisque à part moi, aucun n’a un kayak « tout rocher » ;-) !
Un nouveau point est fait sur notre parcours à la pointe sud-ouest de l’île. Finalement on opte pour un cap vers la pointe du Castelli histoire d’attraper du surf sur le retour, les conditions étant propices à cette pratique ludique bien que très physique.
Nous voila donc partis et, à mi-chemin entre l’île et la pointe, nous remettons le cap vers Mesquer. Alors là, bien sûr, les distances entre les kayaks s’allongent très vite … pour ne pas dire trop vite ! j’ai beau donner et encore donner mon bateau semble ne pas vouloir prendre la vague tandis que les autres filent à vive allure … mais c’est égal, j’en profite quand même sur quelques belles vagues et entre deux, je me repose en pagayant tranquillement et en admirant avec un peu de frisson dans le dos les énormes méduses qui habitent entre deux eaux entre l’île Dumet et la côte … je me dis que je n’aimerais pas du tout me trouver nez à nez avec l’une d’elle si j’étais dans l’eau … mais Michel m’avait dit que celles-ci ne piquaient pas. Je fais donc quelques recherches ce pour confirmer cela.
En effet, il s’agit de la Méduse rhizostoma que l’on appelle aussi le poumon des mers. De forme assez massive, cette méduse possède une ombrelle qui peut aller jusqu’à 1 mètre bordée d’un feston sombre. Ses bras ont un aspect de « chou-fleur ». Elle se nourrit principalement de plancton qu’elle aspire par des petites bouches situées sur ses bras mais elle peut aussi ingérer des proies plus importantes qu’elle digère au niveau des bras et dont elle aspire le jus ! Mais pas de panique, elle est bien inoffensive pour l’humain malgré ses tendances vampiriques ! 
Mais revenons donc à notre balade. Nous faisons une nouvelle pause. Franck affirme qu’à la plage de Pont-Mahé, l’eau peut être très chaude du fait d’un fond sableux et d’une eau moins agitée qu’ailleurs. Le groupe décide alors de mettre le cap sur la plage en question de s’y baigner et de revenir au point de départ. Mais au fond de moi, je sens bien que je n’y arriverai pas à faire toute cette navigation en plus. Je ne suis pas encore tout à fait épuisée mais je me dis que si pour y aller ça sera faisable, c’est le retour qui risque d’être plus que difficile. Je me souviens très bien de ma première sortie  depuis Mesquer … de retour entre Aloès et le port, j’ai eu du mal avec une vague par le ¾ arrière et un vent qui faisait tout pour tirer le bateau vers le large plutôt que vers le port. Bon, à présent que je sais comment fonctionne ma dérive et que je maîtrise mieux ma gîte, ça aurait pu le faire …. Mais pas après autant d’heure de pagayage dans les bras. A un moment, j’arrive à être à portée de voix de Christian et je lui dis, alors que les autres filant dans le surf sont déjà loin et pour certains visibles qu’en haut de la vague, que je ne vais pas pouvoir aller jusqu’à la plage de Pont-Mahé … bien sûr, je regrette une telle décision qui m’empêchera de découvrir cette fameuse plage aux eaux si douces et chaudes mais tant pis. Je propose donc tranquillement d’aller vers le point de départ et laisser les autres filer.
C’est décidé, Christian, Céline, Philippe qui naviguaient à proximité, vont se dérouter avec moi. Un signal à la VHS et nous mettons le cap vers la pointe de Sorloc. Et puis finalement, on voit que le reste du groupe opte pour revenir aussi au point de départ sans passer par la case Pont-Mahé.
Profitant un peu du surf dans un dernier sursaut d’énergie, j’avance à la même hauteur que Philippe. Céline est un peu derrière avec Christian devant elle. Soudain, plaf ! Céline dessale ! dans la bataille et l’émotion vive, elle égare sa pagaie et sa casquette mais reste bien arrimée à son bateau. Pendant quelques secondes elle se sent bien seule à l’eau … mais Christian qui a un œil sur elle s’en rend compte très vite et fonce sur elle. Il récupère Céline, la pagaie, la casquette et remet tout ça dans le bon ordre pour pouvoir revenir à bon port. Céline nous doit un gâteau pour la prochaine sortie ! c’est ainsi qu’on faisait quand je faisais de l’équitation : celui qui tombait devait amener un gâteau la fois d’après. Et s’il y avait plusieurs chutes, c’était bombance à la prochaine séance !
Nous nous retrouvons tous sur la plage où certains ont encore le courage de faire quelques esquimautages. Il est environ 16h30. Le temps de ranger les bateaux, de se remettre au sec et bien sur de partager un biscuit et une boisson, nous repartons vers 17h30. C’est tôt pour un samedi de kayak ;-) !
Malgré les difficultés des balades en mer, leur pouvoir d’attraction est bien plus grand encore et Céline et moi repartons du club avec le formulaire d’inscription pour prendre notre licence sans faute dès cette semaine ! 
Agnès


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