jeudi 20 juin 2013

Rando à Groix.

Sortie à Groix.

Le 15 et 16 juin 2013

 Martine, Françoise, Christian, Alain, Franck, Hervé.

Samedi 15

Avec une météo changeante tout au long de la semaine entrainant même un report du défi des Courreaux c'est à six que nous prenons la route de Gâvres ce samedi matin. Nous arrivons sur le parking du port et partons à pieds voir le plan d'eau, les rafales de vent sont ressenties, quelques drisses commencent à chanter, les voiliers accusent une bonne gîte et des moutons apparaissent sur les crêtes des vagues mais l'envie est intacte. Nous décidons d'embarquer, de naviguer, d'évaluer, le retour au portant toujours possible.
Nous mettons à l'eau sur la grève à l'est du port sur une eau calme et profitons du courant de jusant de la mer de Gâvres. Passés la dernière jetée nous prenons le vent et les premières vagues de face, l'échauffement est terminé on entre dans le vif du sujet. Le groupe navigue de concert derrière un éclaireur et nous faisons des rotations, la progression est correcte GPS à l'appui, et aux Errants à la sortie de la passe du Sud nous mettons le cap sur Port-Tudy. La traversée se poursuit et au bout d'environ deux heures nous mettons le pied sur la plage à l'est de Port Mélite. C'est sous un franc soleil que nous déjeunons tranquillement avant de reprendre la mer pour tenter de suivre le programme initial.
Nous longeons la plage des grands sables qui se trouvait auparavant plus au sud- est, sous le fort de Surville et du feu de la Croix et qui se déplace au gré des grosses tempêtes telles celles de 1987 et 1994. Nous passons les sables rouges pour arriver sur la Pointe des Chats où nous découvrons qu'ils sont aujourd'hui d'humeur joueuse.
La basse mer fait que les vagues se brisent sur les hauts-fonds nombreux dans le secteur, le passage s'effectue entre la pointe et la cardinale ouest puis nous prenons large pour éviter le fond de la baie de Locmaria, ce n'est pas un jour pour le rase cailloux la houle du large se fait bien sentir. Nous progressons en surveillant du coin de l'œil la tourelle tribord d'entrée à Locmaria , puis nous continuons en direction de la pointe de l'Enfer, la mer semble se creuser encore et comme sur un manège de chevaux de bois nous montons et descendons,apparaîssants et disparaîssants derrière les vagues. Une vague plus joueuse que les autres déferle et me fait réviser mes appuis, avant d'arriver pratiquement à l'alignement de la Pointe de l'Enfer et du château d'eau. L'heure tourne et au vu du trajet restant, et pas le plus facile, nous décidons de faire demi-tour et de modifier le programme afin de ne pas griller toutes nos cartouches pour le lendemain. Le retour se fait donc au surf dans ces belles vagues et tout le monde se fait plaisir preuve que les séances du samedi dans les surfs de plage donnent de l'aisance, de la confiance.
Nous repassons la Pointe des Chats pour retrouver le plan d'eau abrité et finalement débarquer à l'est de l'île, le temps de remonter les bateaux et de se changer toujours sous le soleil qu'il est l'heure de goûter au muscadet de Martine pour arroser sa double première : traversée et bivouac. Quelques rats en profitent pour s'inviter au festin et repartent avec le pain de Françoise. Nous enchaînons avec le punch de Franck, double ration pour ne pas partir bancal puis il est temps de préparer le diner qui se terminera par un gâteau à la banane reconstituant. Après avoir planté les toiles et rangé soigneusement les effets et les vivres, nous partons pour une ballade digestive sur le sentier côtier pour découvrir le feu de la Croix puis les lumières de la côte à la tombée de la nuit, instants magiques avant de redescendre sur la plage et de se mettre au lit. A noter que la température est nettement plus douce que lors de nos derniers bivouacs. Allez! On éteint la frontale et bonne nuit à tous.
La première journée nous avons parcouru 12 nm.
Les îliens, les Groisillons étaient aussi surnommés les Greks (grek = cafetière en breton) car à Groix il y avait toujours du café de prêt pour réchauffer le marin. Ceci explique sans doute pourquoi nous retrouverons le nom de Grec sur plusieurs boutiques lors de notre ballade dans l'île.
Hervé

Dimanche 16

La nuit fut calme. Aucune visite inopportune, peut-être celle de Ratatouille et de son compagnon (il s’agit de 2 rats des champs très curieux), aperçus la veille au moment de l’apéritif.
Ah  si, à noter, l’atterrissage d’un goéland sur la tente d’Alain, vite mis en fuite de peur qu’une fiente vienne souiller sa belle et robuste tente Vango.
Le lever fut plus matinal pour les Pieds Nickelés  (enfin seulement 2 sont nickelés) et la palme revient comme d’hab à Hervé sur les coups de 7h00. Le reste de ce petit groupe n’a pas été beaucoup en reste, car aux environs de 8h, toutes les tentes se pliaient et c’est tant mieux en mode bivouac, question de discrétion.
Une fois le petit déjeuner avalé, et avec le soleil SVP, nous prenons la direction de port Tudy par le sentier côtier. Cette marche nous permet d’apprécier, à partir de beaux points de vue, l’ensemble de la côte continentale et constatons que la mer s’est apaisée depuis hier.
Nous passons à Port Melite et découvrons peu après le camping municipal, ma foi très agréable, mais qui pour nous kayakistes nous obligerait à un portage délicat et dont la porte d’accès à partir de la mer nous est apparue très confidentielle lors de notre rase cailloux de l’après midi.
Hervé et Franck en surplomb de la Pointe du Spernec observent deux apnéistes qui en l’espace de 5 minutes viennent de collecter 4 araignées (nous sommes qu’à 500 m du port).
Nous descendons au port dont l’atmosphère est très agréable avec cette légère douceur de l’air et dont les terrasses des cafés accueillent quelques clients, qui comme nous apprécient la quiétude du lieu et ce d’autant plus que le premier bateau venu du continent n’a pas encore accosté. Celui-ci arrivera pendant cette pause café et ne transporte d’ailleurs que peu de « troiadien ». Si le Défi des Coureaux  n’avait pas été annulé la veille, il y aurait peut-être eu une effervescence bien autre.
Nous remontons la rue du Gal de Gaulle en direction du bourg et passons devant TyBeudeff , haut lieu de l’île grâce à son gérant Alain STEPHANT qui a repris ce bistrot de sa grand-mère  en 1972, et connu des marins du monde entier, en devenant l’un des pubs les plus fameux entre les Scilly et les Açores.
Les filles elles, caracolent en tête dans cette rue qui est plus facile à descendre qu’à monter. Nous faisons le tour de l’église et des nombreux commerces qui la cernent alors que les cloches annoncent le début de la messe. L’été, l’ensemble de ce petit secteur est fermé à la circulation automobile.
Nous quittons les lieux en repartant  plein Ouest en direction de Locmaria. A 2 carrefours, dont le premier dénommé « L’Apéritif » nous tournons à gauche, pour nous retrouver à port Melite en étant passés préalablement par l’Auberge de Jeunesse  constitué d’un alignement de bunkers, très peu visibles, sauf à renter dans l’enceinte, ce que nous fîmes pour aller retrouver le sentier côtier.
 Nous retrouvons nos kayaks vers 11h20 après cette petite balade de près de 7.5 kms.
Nous décidons de manger à suivre, alors même, que l’envie n’est pas là pour tous ; mais sachant ce qui risque de nous attendre l’après-midi…l’appétit vient en mangeant.
Nous embarquons sur les coups de 12h30 avec l’idée première de pousser jusqu’au Port Melin, endroit  qui devait être notre coin de bivouac si nous avions fait le tour de l’ile la veille.
Nous passons devant Port Tudy, découvert à pieds le matin, et continuons de longer la côte Nord  pour entrer dans Port Lay qui serait selon les dires le plus petit port d’Europe (sans bien sûr vouloir blesser les Normands qui eux penchent plutôt pour Port Racine).
Besoin de ne pousser personne, pour découvrir en flânant le reste de cette côte qui nous fera arriver jusqu’à  la pointe N/O de l’île Pen Men , en passant sous la Pointe du Grognon puis le sémaphore de BegMelen .
 Nous sommes allés découvrir Port Melin et on peut dire que l’endroit n’est pas très accueillant, avec de la place potentielle (uniquement sur le chemin côtier) que  pour 3 tentes au maximum. Mais  surtout ,un endroit très encaissé et dominé par une masse de béton  avec le barrage du vallon de Kerlivio qui sert pour l’alimentation en eau de l’île, construit en 1965 par une quinzaine de maçons venus du Portugal dont5 sont restés habiter sur l’ile à l’issue des travaux, pour représenter en 2005, eux et leurs enfants 5% de la population Groisillonne.
Nous avions prévu initialement pour le retour  sur le continent  de revenir sur nos « pas » avant de s’engager pour une traversée en pointant directement Gâvres ; en espérant  avec  ce  vent  E/S/E  ne pas trop dépaler.
Après réflexion, nous nous sommes dit pourquoi ne pas profiter de cette houle résiduelle (la veille ce devait être quelque chose) pour rejoindre au plus court la côte continentale.
 Quel plaisir que cette traversée… Avec la conjugaison de la houle et des vagues de vent de plus en plus fortes en s’éloignant de l’île, nous nous sommes vraiment amusés, avec une navigation vivante, dès lors que nous arrivions avec notre kayak à épouser les reliefs de l’élément liquide.
Cette directissime de 3.6 mn fut bouclée en un rien de temps, pour aller effleurer la Pointe du Talud.
 La remontée fut plus laborieuse avec un vent quasi de face et se renforçant. Il a fallu déployer beaucoup d’énergie (la contrepartie de cette traversée  impromptue) pour remonter le bord de côte, jusqu’à ce que Alain ait la bonne idée, après ce rush, de faire une courte pause à la plage du Perello, lieu d’arrivée des nageurs et kayakistes du défi des Coureaux.
Et c’est reparti, toujours en lutte contre Eole, jusqu’à s’abriter des roches découvertes du Plateau de Kerpape, nom donné au Centre de Rééducation Fonctionnelle bien connu dans la région situé à terre, juste en face.
Nous visualisons bien notre objectif, l’entrée de la Petite Mer de Gâvres. Il nous faudra avant, franchir l’entrée de la rade de Port Louis  en se méfiant non pas du courant (nous sommes quasiment à l’étale), mais des nombreux bateaux notamment des voiliers rejoignant leur port d’attache.
Nous sommes heureux d’arriver aux pontons du port de Gâvres et nous dirigeons vers notre plage de départ (il est aux environs de 17h). Malheureusement, notre arrivée s’avère « vasouillarde ». Franck propose alors d’emprunter une cale longeant le côté Est de la jetée Est du port (vous suivez) ne pouvant servir qu’à des annexes du fait de sa faible largeur. L’idée est adoptée et c’est comme cela, en remontant les kayaks en haut de cette cale, soit à proximité immédiate de la capitainerie, que l’on évite un portage fastidieux, surtout en pouvant ramener la remorque de Philippe (merci Philippe pour ce prêt) et  la voiture, à proximité immédiate de nos kayaks.
Cette navigation de 4h30 en tout, nous aura fait faire une distance de 12.5 mn.
On décharge les bateaux sous le soleil, suivit d’une collation, qui  on peut le dire,  fait jalouser l’ensemble des clubs du département, surtout avec un cake aux fruits confits réalisé par l'épouse d'Hervé, et qui a permis à cette sortie d’être tout prêt de la note maximale (qui n’est pas connue d’ailleurs et donc en conséquence ne sera jamais atteinte, ce qui ouvre de grandes perspectives à tous les organisateurs en sommeil).
Le retour fut sans embouteillage, et encore, grâce à Alain, fut facilité, car son retour en Loire Atlantique (non prévu à l’origine) nous a permis de ne pas se retrouver avec personnes et bagages dans une seule voiture.

Sans vouloir trahir mes compagnons d’excursion, je pense que nous pouvons nous laisser aller, en disant  «  on est content, on a fait ce qu’il fallait faire » (dicton Ouessantin).
Franck




2 commentaires:

  1. voici ma note 19,75/20, car comme disent certains prof (ils sont nombreux au club)...on peut toujours s'améliorer.merci les gars pour votre organisation, difficile de revenir dans le train train du boulot..merci aussi à Christine l'épouse d'Hervé pour son délicieux repas, un vrai plaisir après l'effort.martine

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  2. Merci pour tes encouragements Martine sachant que c'est un vrai plaisir de partager ces moments entre nous tous...dès lors que chacun y trouve du plaisir.

    Franck

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